Interview de Nadine Yahia-Cherif en V.I.E. à Montréal, au Canada
Dans cette page :
- Présentation de Nadine et de son V.I.E au Canada
- Tout savoir sur le V.I.E.
- Le quotidien de Nadine à Montréal
Découvrez le quotidien de Nadine Yahia-Cherif, étudiante à CESI qui, après avoir obtenu son diplôme d’ingénieur, a décidé de faire une V.I.E. à Montréal au Canada.
Le V.I.E. (Volontariat International en Entreprise) est un programme géré par Business France, une agence publique rattachée au Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, au Ministère de l’Économie et des Finances, ainsi qu’au Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires. Les programmes V.I.E. permettent aux jeunes diplômés d’acquérir une expérience professionnelle au sein d’entreprises françaises à travers le monde.
Présentation de Nadine et de son V.I.E. au Canada
Peux-tu te présenter en quelques mots et parler un peu de ton parcours à CESI ?
Je m’appelle Nadine Yahia-Cherif. J’ai fait ma formation d’ingénieur à CESI après l’obtention de mon bac scientifique. Je me suis dirigée vers une école d’ingénieur où j’ai fait deux ans de prépa intégrée sur le campus de Lille, puis trois ans de cycle ingénieur sur le campus d’Arras. En tout, cela m’a pris cinq ans pour obtenir mon diplôme d’ingénieur en 2023. Pendant ces cinq ans, j’ai fait les deux ans de prépa et trois ans en cycle ingénieur en apprentissage dans ma boîte, qui est Alstom, une entreprise de transport ferroviaire. J’ai décidé de continuer avec eux, et je suis aujourd’hui en V.I.E. au Canada, à Montréal.
Avais-tu entendu parler de cette opportunité lorsque tu travaillais dans cette entreprise ?
Exactement. Quand j’étais en poste, il y avait pas mal d’opportunités, y compris celle-ci. Et ça me tentait bien de venir à Montréal.
C’était ton premier voyage au Canada ?
Oui, c’était mon premier voyage au Canada. Donc, c’était une grande première : voyager, emménager et déménager dans un autre pays, sur un autre continent, et seule. Un pays que je ne connaissais pas, mais finalement, je m’y sens bien aujourd’hui.
Ton entreprise t’a-t-elle accompagnée dans les démarches administratives, l’obtention du visa, la réservation des billets d’avion et la recherche de logement ?
Oui, ils m’ont aidée pour trouver un logement et m’ont également assistée pour le billet d’avion. Ils ont aussi pris en charge toute la partie administrative, le visa. Il fallait se rendre à Paris, à l’ambassade, pour faire des empreintes, des photos, etc. Donc j’ai été accompagnée tout au long du processus par mon entreprise et par le V.I.E., qui est géré par Business France, un organisme lié à un ministère français.
Tout savoir sur le V.I.E.
Est-ce qu’il y a des conditions particulières à remplir pour bénéficier de ce programme ?
Oui, il y a déjà une condition d’âge : il faut avoir entre 18 et 28 ans. Il me semble aussi qu’il faut être de nationalité française. Sinon, je ne vois pas d’autres conditions particulières. Beaucoup d’entreprises proposent des V.I.E. ici à Montréal. Je travaille chez Alstom, mais il y a une grande communauté de V.I.E. dans diverses entreprises. C’est un programme très prisé.
Quelle est la durée du V.I.E ?
Un V.I.E peut durer entre 6 mois et 24 mois, donc deux ans. Moi, mon contrat est de 24 mois. Je suis à la moitié aujourd’hui.
Combien d’heures travailles-tu par semaine ?
Quand on est en V.I.E., on doit se conformer aux règles du pays d’accueil. Au Canada, c’est 40 heures par semaine. Cela dépend en fait de chaque pays.
De combien de semaines de congé disposes-tu ?
J’ai droit à six semaines de congé, ce qui est similaire à ce que j’avais en France. Cela me permet de voyager et de découvrir ce nouveau continent. C’est un avantage par rapport aux Canadiens, qui n’ont souvent que deux semaines de congé.
As-tu pu rencontrer des membres de cette communauté sur place, ainsi que d’autres Français en V.I.E ?
Oui, c’est ce qui est agréable. Il y a une grande communauté V.I.E. et des activités sont organisées pour accueillir les nouveaux arrivants afin qu’on ne se sente pas seuls. Par exemple, chaque mois, des accueils sont organisés pour les nouveaux V.I.E., ce qui nous permet de rencontrer des gens avec des parcours similaires au nôtre. C’est vraiment plaisant.
Le quotidien de Nadine à Montréal
Quelles ont été les principales difficultés que tu as rencontrées en arrivant au Canada ?
La principale difficulté, c’est le fait d’être loin de ses repères, de sa famille, de ses amis, de sa zone de confort. Le décalage horaire complique aussi les échanges avec ses proches. Ensuite, il y a toutes les petites difficultés quotidiennes. Par exemple, où faire ses courses, comment ouvrir un compte bancaire, ou encore acheter des vêtements chauds pour survivre à des températures de -30 °C en hiver. Ces petits détails peuvent être compliqués au début, mais après un an, ça va mieux.
Cela fait un an maintenant. Prévois-tu de rester encore un peu au Canada, ou envisages-tu de revenir en France ?
Pour l’instant, je vais rester au Canada. C’est un pays qui me plaît beaucoup, même s’il fait froid et que la distance avec ma famille est difficile. Mais je compte rester encore quelques mois, voir années.
As-tu remarqué des différences culturelles dans le milieu de travail ?
Oui, par exemple, ici, les Canadiens ne prennent pas vraiment de pause déjeuner. Souvent, ils mangent rapidement devant leur ordinateur. En France, on aime bien faire une vraie pause, mais ici, ils préfèrent finir plus tôt le soir. C’est la principale différence. Et puis il y a aussi l’accent québécois, auquel il faut s’habituer.
Pratiques-tu l’anglais au travail ?
Oui, j’utilise l’anglais au travail, mais la langue principale reste le français.
As-tu réussi à te faire des amis ?
Oui, grâce aux événements pour les nouveaux arrivants. Mon entreprise organise aussi des afterworks pour les V.I.E., ce qui permet de rencontrer d’autres personnes. Cela aide vraiment à se sentir moins seul.
Penses-tu que cette expérience t’ouvrira de nouvelles opportunités ?
Oui, je pense que le V.I.E. est un atout. Ce n’est pas courant de partir à l’étranger pendant un ou deux ans pour travailler. Cela enrichit le CV et je pense que ce sera un avantage et m’ouvrira des portes. Dans tous les cas, c’est très enrichissant personnellement et professionnellement.
Si quelqu’un hésite à partir en V.I.E., quel conseil lui donnerais-tu ?
Je pense qu’il ne faut pas hésiter. Il n’y a que du positif à partir à l’étranger : on grandit, on sort de sa zone de confort, on découvre de nouvelles choses. Ça peut sembler difficile, mais une fois qu’on y est, on sait qu’on a fait le bon choix.
Si tu rencontres des difficultés sur place, par exemple pour obtenir un rendez-vous médical ou ouvrir un compte en banque, as-tu une personne référente à contacter ?
Oui, dans le cadre du V.I.E., on a un référent chez Business France, pour chaque région du monde. J’ai aussi eu des réunions d’information sur les assurances avant de partir, ce qui est rassurant, notamment pour l’Amérique du Nord où les frais médicaux sont élevés. Mon entreprise a également des ressources humaines qui sont là pour m’aider.
Merci beaucoup, Nadine, pour ces réponses détaillées et ton partage d’expérience. Avant de conclure, souhaites-tu ajouter quelque chose ?
J’encourage simplement ceux qui souhaitent vivre une expérience à l’étranger à se lancer pour ne pas avoir de regrets plus tard.