Responsable amélioration continue, un métier de terrain au service de la résolution de problèmes
Dans cette page :
- Quelle est votre fonction ?
- En quoi consiste votre métier
- Pourriez-vous nous décrire une de vos journées type ?
- Qu’aimez-vous le plus dans votre métier ?
- Qu’aimez-vous le moins dans votre métier ?
- Quelles sont les qualités requises pour exercer ce métier ?
- Comment êtes-vous arrivé à votre poste actuel ? Quelle a été votre parcours ?
- Quels conseils donneriez-vous aux personnes qui souhaitent exercer ce métier ?
Dans ce témoignage, Serge Ngoumape, Responsable amélioration continue chez Savencia, nous explique ses missions, son quotidien et le parcours qui l’a amené à exercer ce métier.
Découvrez ci-dessous ses conseils pour vous engager dans cette voie.
Quelle est votre fonction ?
Actuellement, je suis Responsable amélioration continue pour la société Savencia. Je suis entré dans le groupe en 2016, en tant qu’Animateur performance industrielle.
Ma fonction se situe à un double niveau, dans une démarche d’amélioration continue des outils et méthodes de mon entreprise mais également dans idée d’amélioration de la performance globale ; de l’aspect budgétaire aux outils et processus de traitement des actions et problématiques au sein des différents services.
En quoi consiste votre métier
Concrètement, au quotidien, je participe à différentes « routines » de performance, des AIC (Animations à intervalles courtes). Ce sont des processus de traitement des actions, qui, selon les situations, orientent mes collègues dans les démarches à suivre. Les routines permettent de traiter les écarts qu’il y a entre les résultats et les objectifs attendus.
Je coache et j’accompagne les agents de terrain, les agents de maitrise et les managers afin de faire respecter les standards de traitement des actions. Pour cela, je suis différents indicateurs de performance d’actions en lien avec la sécurité, la qualité et la performance de l’entreprise. Ce panel de compétences me permet de traiter divers sujets, tels que les accidents de travail, les pannes machines ou systèmes…
Par exemple, je surveille la bonne mise en œuvre et l’enchainement d’actions pour limiter le risque d’accident ou de la procédure à suivre en cas de panne.
J’observe les points bloquants et audite les routines en place pour développer et améliorer des actions simples ou complexes, parfois au quotidien, parfois sur des temps de traitement plus étendus, à la semaine ou au mois.
Par exemple, si 1 000 colis doivent être sortis d’usine en deux heures mais que ces chiffres ne sont pas atteints, cela déclenche un processus d’analyse de résolution de problème. C’est à moi qu’il convient de comprendre pourquoi au moyen d’indicateurs à ma disposition. Je suis le garant des outils et méthodes nécessaires à la résolution du problème.
Mon point de départ reste toujours le terrain, l’analyse en temps réel et les indicateurs de ce qui se passe dans l’usine et ce que gère les agents de maitrise. Si le problème est avéré, il remonte au chef de service qui a pour mission de traiter le sujet selon le protocole de la routine. Si ce problème ne peut pas être traité par le chef de service selon le protocole, il remonte au Directeur d’usine avec lequel j’interviens alors, soit pour résoudre le problème en temps réel, soit pour mobiliser une équipe dédiée au sujet. Je dois garantir la mécanique du système et m’assurer que les problèmes sont bien traités, au bon niveau ; que les interlocuteurs mobilisés sont les bons et tout cela dans le cadre des règles sanitaires, légales, de sécurité et de performance liées à l’entreprise.
Côté « animation de projet », je pilote la performance à travers une feuille de route. Cette feuille de route constitue un ensemble de projets complexes à traiter sur l’année pour atteindre les objectifs budgétaires. Mon objectif est de traiter ces problématiques de manière simple, d’apporter des outils adaptés selon des méthodes prédéfinis, afin d’établir des « routines » d’amélioration continue.
Pourriez-vous nous décrire une de vos journées type ?
Je débute souvent ma journée par une ou deux réunions avec les managers de l’usine. Nous faisons le point sur la performance d’entreprise. Puis, j’échange avec le Directeur d’usine sur les routines ; sur le suivi des temps de productions, les plannings et plans d’actions, les rôles de chacun dans les processus. Selon les bilans, je retourne sur le terrain l’après-midi pour analyser les problématiques du jour avec les managers ou j’organise une réunion sur les sujets en cours.
Je fais quotidiennement le lien entre la Direction et le terrain afin de garantir la performance et la feuille de route définie avec les autres services (temps de réalisation des projets / respect des budgets…).
Qu’aimez-vous le plus dans votre métier ?
Ce qui me plait le plus dans mon métier est le côté « terrain », l’analyse de situations multiples et la recherche de solutions pour améliorer sans cesse les processus afin de fluidifier le travail de tous et de rendre les salariés autonomes dans leurs fonctions.
L’aspect humain est également pour moi une composante importante de mon métier.
Qu’aimez-vous le moins dans votre métier ?
La lenteur de certains processus peut parfois être un peu frustrante.
On remet sans cesse en cause un mode de fonctionnement et les transformations à apporter peuvent prendre du temps, notamment du point de vue de l’accompagnement au changement mais cela reste un aspect essentiel, qu’on ne peut pas omettre.
Quelles sont les qualités requises pour exercer ce métier ?
Pour exercer ce métier, il faut savoir faire preuve de patience et de persévérance, notamment lorsque l’on traite des sujets de fond mais également pour développer la culture de l’entreprise.
Pour ma part, grâce à cela, j’ai pu développer un projet de formation des salariés sur trois ans, selon quatre axes essentiels : la Sécurité, la Qualité, la Performance et la RSE. Aujourd’hui, je pilote ce projet avec mon Directeur d’usine, en partenariat avec CESI. Cette formation nous permet d’adapter les contenus de la formation à nos problématiques métier pour faire monter en compétences les managers de l’entreprise sur les outils et les méthodes d’amélioration continue. C’est pour cela qu’il faut également oser et avoir l’envie d’entreprendre ; proposer de nouvelles choses pour améliorer la performance de l’entreprise.
Un autre point essentiel est de savoir être autonome sur ses missions.
Comment êtes-vous arrivé à votre poste actuel ? Quelle a été votre parcours ?
J’ai terminé un Master 2 Industriel à la suite duquel j’ai effectué un stage en entreprise qui m’a permis de découvrir les outils d’amélioration continue. Cela a suscité mon intérêt. Quelque temps après, je me suis perfectionné avec le Mastère Spécialisé® de CESI “Manager de l’Amélioration Continue”, en alternance, et ai passé les certifications Yellow Belt et Green Belt. Ces certifications ont été particulièrement importantes pour moi car elles m’ont donné de réels outils pour exercer mon métier. L’alternance a également été un mode de formation déterminant car être en contact avec la réalité de l’entreprise permet d’apprendre rapidement sur le terrain.
Quels conseils donneriez-vous aux personnes qui souhaitent exercer ce métier ?
Pour exercer un métier dans le domaine de la performance industrielle, il faut avoir envie de se remettre en cause et aimer le secteur dans lequel on évolue mais il faut surtout se former, passer les certifications Belt pour maitriser les outils de Lean et six Sigma dont les entreprises ont vraiment besoin. Il faut développer de l’appétence pour la résolution de problèmes mais surtout être pédagogue pour accompagner les collaborateurs de l’entreprise. Je conseillerais aux personnes qui souhaitent exercer ce métier de se former aux outils informatiques, aux données, à la digitalisation des pratiques au travers des outils de pilotage (Big Data, robotisation…) et de performance sur tablette, par exemple, à des outils de mesures numériques efficaces et fiables (MES : Manufacturing execution system).