Raphaël partage son expérience de mobilité au Kenya, un modèle de transition énergétique

Dans cette page :
- Une mobilité internationale au service de la transition énergétique
- Le Kenya, une immersion riche en apprentissages
- Un regard renouvelé sur les enjeux du développement durable
À CESI, la mobilité internationale n’est pas seulement une étape obligatoire du cursus d’ingénieur, c’est une véritable opportunité d’ouverture au monde et d’enrichissement personnel. En quatrième année, chaque étudiant part au moins 12 semaines à l’étranger, que ce soit en échange académique, en stage ou en parcours bi-diplômant. Cette immersion permet de découvrir de nouvelles méthodes de travail, d’élargir ses compétences et de développer une vision plus globale des enjeux industriels et sociétaux.
Raphaël, étudiant en 4ᵉ année du cursus ingénieur généraliste à Lyon, a choisi le Kenya pour sa mobilité. Animé par son enthousiasme pour la transition énergétique, il revient sur cette expérience marquante, dans un pays où 90 % de l’électricité provient déjà d’énergies renouvelables.
Une mobilité internationale au service de la transition énergétique

- Peux-tu décrire ton parcours à CESI ?
Je suis étudiant en 4e année à CESI. J’ai suivi une prépa intégrée avant de poursuivre mon parcours sur le campus de Lyon en cursus ingénieur généraliste. Mon objectif est de m’orienter vers le secteur des énergies afin de contribuer à la transition énergétique.
- Qu’est-ce qui t’a motivé à choisir le Kenya pour ta mobilité internationale ?
J’ai choisi le Kenya afin d’explorer une société inconnue et de sortir de ma zone de confort. L’échange académique avec l’Université de Strathmore, à Nairobi, centré sur un master en « sustainable energy transition », m’offrait une opportunité idéale pour enrichir ma formation.
- Que t’a apportée ton expérience au Kenya sur les plans professionnel, académique et personnel ?
D’un point de vue professionnel, j’ai compris que l’international est une nécessité. Travailler sur des projets énergétiques dans un contexte différent m’a marqué. En Europe, on débat sur le sujet du nucléaire. Au Kenya, 90 % de l’électricité vient des énergies renouvelables ; le principal défi reste l’accès à l’énergie pour tous. Travailler avec un objectif aussi concret a donné du sens à mon travail et renforcé ma motivation.
Côté académique, cette immersion m’a poussé hors de ma zone de confort. Les cours, de 17h30 à 20h30, étaient destinés à des ingénieurs en poste. J’étais le seul étranger et le plus jeune. Le premier mois a été difficile : la technicité des cours en anglais et l’accent kenyan rendaient la compréhension compliquée. Le format des cours variait selon les professeurs et nécessitait une grande adaptation. Mon Master of Science in Sustainable Energy Transitions abordait tous les aspects des projets énergétiques renouvelables. Avec seulement 15 heures de cours par semaine, le travail personnel était intense. Heureusement, les travaux de groupe ont facilité mon intégration. Mes camarades m’ont appris des mots en swahili et conseillé des lieux à visiter. Le campus offrait de bonnes infrastructures et une vie étudiante dynamique, rythmée par des événements culturels. En revanche, la communication avec l’administration était compliquée. Heureusement, Sandra, ma référente pour l’échange entre CESI et Strathmore, m’a beaucoup aidé.
Enfin, sur le plan personnel, cette expérience m’a appris à repartir de zéro et à m’adapter à un mode de vie différent. Le contraste économique était frappant : un SMIC français place directement dans les 5 % les plus riches du pays. Cela a profondément changé la perception de mon niveau de vie.
Le Kenya, une immersion riche en apprentissages
- Comment as-tu perçu la culture kenyane ?
En parallèle de mon cursus, je voulais découvrir un mode de vie différent. Nairobi m’a marqué par ses couleurs vibrantes, visibles partout : dans l’architecture, dans la végétation luxuriante, dans les vêtements traditionnels. La musique et la danse créent une énergie contagieuse. Les matatus, ces minibus décorés aux couleurs de la culture pop ou des équipes de football européennes, sont une véritable immersion dans le quotidien kenyan. Chaque trajet réserve des imprévus, mais l’ambiance est toujours énergique et conviviale. J’ai trouvé dans cette culture visuelle une inspiration infinie, notamment pour mon intérêt pour le textile et la mode.
Au-delà de Nairobi, j’ai eu la chance de voyager dans le sud du pays. Le nord était inaccessible en raison des risques d’enlèvements et de terrorisme. Des conflits aux frontières, comme au Soudan du Sud en guerre, rendaient la zone dangereuse. J’ai exploré des paysages incroyables, des sommets du mont Kenya et du mont Satima aux plages de Mombasa. Mes randonnées m’ont fait découvrir une faune et une flore exceptionnelles. En tant que « Kenyan Resident », j’ai pu profiter des safaris sans payer les taxes d’entrée des parcs. Cela m’a offert des expériences inoubliables.
J’ai également découvert la diversité culinaire du pays. Je mangeais souvent dans de petits restaurants de rue, où l’on trouve des plats traditionnels comme l’ugali, les chapatis, les épinards en branche et la bouillie de lentilles. J’ai aussi assisté à un concours d’élégance, un événement lors duquel j’ai pu admirer des tenues traditionnelles et modernes. J’ai même participé à une soirée techno sur l’héliport de la tour KICC, avec une vue imprenable sur Nairobi !
- As-tu expérimenté des difficultés ?
Mon arrivée à Nairobi a été marquée par une première expérience en logement étudiant en périphérie de la ville, dans un quartier à l’histoire coloniale marquée. L’atmosphère y était distante et formelle, ce qui a compliqué mon intégration. Rapidement, j’ai trouvé une colocation avec des étudiants originaires de Suède, de Pologne et du Kenya. Ce changement a été une révélation. Nous avons créé un cercle social mêlant expatriés et locaux, partageant nos expériences et découvrant ensemble la ville et ses richesses culturelles. Cette expérience m’a appris l’importance de prendre des initiatives et de ne pas rester passif face à une situation inconfortable. Cela m’a aussi prouvé que l’ouverture aux autres et la diversité sont des leviers puissants d’intégration et d’enrichissement personnel.
La sécurité était aussi une préoccupation. En tant qu’homme, j’avais plus de liberté pour me déplacer seul, mais j’ai rapidement compris que ce n’était pas le cas pour les femmes. Elles font face à de nombreuses restrictions et à une forte sexualisation. De plus, il valait mieux éviter le centre-ville de Nairobi la nuit.



Un regard renouvelé sur les enjeux de la transition énergétique
- Comment ce séjour au Kenya a-t-il influencé ta vision du monde professionnel ?
Ce séjour au Kenya a renforcé ma volonté de travailler sur des projets ayant un impact réel et localement pertinents. Il a confirmé mon intérêt pour la dimension sociale et culturelle du développement durable et m’a montré l’importance d’adapter les solutions au contexte spécifique de chaque pays.
Cette expérience m’a permis d’élargir ma vision des ressources et infrastructures dans les pays en développement. Mon travail sur la transition énergétique et l’intégration des énergies renouvelables a pris une nouvelle dimension en découvrant les défis du Kenya, où l’accès à l’électricité et l’autosuffisance énergétique sont des enjeux cruciaux.


